Lorsque l’on se lance dans la création d’un site sous WordPress, on se demande souvent si c’est une bonne idée de passer par un constructeur de pages. En effet, le fameux page builder présente l’avantage de pouvoir créer rapidement de jolies pages sans mettre les mains dans le code en réutilisant des templates prédéfinies. Dans cet article sur WordPress, nous allons passer en revue les avantages et les inconvénients des constructeurs de pages.

A l’origine, WordPress n’avait pas de page builder

L’apparition des page builders est relativement récente sur WordPress, autour de 2014. Auparavant, lorsque l’on voulait construire des pages avec un design un peu élaboré, la seule solution était de créer une template et de la personnaliser avec une feuille de styles CSS. Cela ne posait aucune difficulté pour les intégrateurs web mais c’était mission impossible pour les personnes incapables de lire et écrire du code. Du coup, la plupart des gens se contentaient des modèles par défaut présentes dans chaque thème et dans de nombreux cas, c’était amplement suffisant.

L’apparition des page builders

Pour palier à ce manque, les éditeurs de thèmes ont eu l’idée d’ajouter une surcouche dans l’éditeur de pages de WordPress pour permettre de créer et ordonner facilement un certain nombre de blocs. L’idée était d’offrir une solution pour créer des sections avec une ou plusieurs colonnes. Et dans chaque section/colonne, on a la possibilité de configurer son bloc en fonction de ses besoins : texte, titre, vidéo, code court (shortcode), carte, image, etc… Le but ultime était de faciliter pour le développeur la création d’un site responsive sur mobile.

Jusque là, tout va bien, la solution paraît simple et une réelle avancée pour la création de sites toujours plus élaborés.

Les limites des page builders

Les page builders ont quand même quelques inconvénients qu’il faut prendre en compte avant de commencer à les utiliser.

Gourmand en ressources

Le constructeur de page a un impact assez lourd sur votre hébergement. Oubliez les hébergements d’entrée de gamme limités en mémoire vive, votre page builder préféré ne se chargera probablement pas dessus. L’impact est surtout visible sur le backend mais on s’en rend compte également sur le frontend avec un code pas toujours très propre contenant beaucoup de blocs inutiles, de scripts et de feuilles de style en ligne.

Système non standardisé

Le choix d’un page builder pour WordPress vous engage sur le long terme. Les passerelles pour migrer d’un constructeur à un autre sont quasiment inexistantes. Donc si vous vous engagez dans une voie et qu’au bout de quelques temps, vous vous rendez compte que le constructeur choisi n’était pas le bon, vous n’aurez plus qu’à tout recommencer de zéro.

Des bugs à la pelle

Ce problème est le cauchemar de tous les développeurs sur WordPress, les page builders sont souvent remplis de bugs. Il suffit de regarder le changelog des page builders les plus en vogue pour se rendre compte que depuis des années, les versions se suivent, toujours avec leur flot de corrections. Pire, il arrive souvent de migrer dans une version plus récente et de se rendre compte qu’une fonctionnalité a disparu ou est complètement cassée. Le support se résume alors à errer sur les forums en quête d’une solution ou tenter de convaincre l’éditeur de corriger le problème dans un délai raisonnable, le raisonnable se comptant alors en mois dans le meilleur des cas.

Une prise en main complexe

La première fois que l’on travaille avec un constructeur de page, on passe beaucoup de temps à chercher comment faire telle ou telle chose dans l’interface. La configuration des centaines d’options demande beaucoup de temps. Puis il faut comprendre les interactions entre les sections, les blocs et les modules au niveau de la mise en page. C’est souvent assez déroutant et chronophage car il faut parfois des heures pour arriver à obtenir le résultat souhaité. Il y a une courbe d’apprentissage dans l’utilisation que tout le monde n’aura pas forcément envie de suivre.

Puis, le Core repris le dessus

WordPress est un écosystème à 3 dimensions : le Core (le cœur de WordPress), les thèmes et les plugins. Bien souvent, au bout de quelques années, lorsqu’une fonctionnalité devient de plus en plus présente dans les thèmes ou les plugins, elle finit par s’imposer dans le Core, rendant alors obsolète l’usage de codes tiers pour la fonction.

C’est ce qui est en train de se passer pour les constructeurs de pages. Depuis la version 5.0, l’éditeur en ligne Gutenberg a fait son apparition. Très limité dans sa première version, il est aujourd’hui assez complet au point de pouvoir remettre en cause l’usage de page builders dans de nombreux cas. Gutenberg permet d’éditer une page avec des sections et des blocs comme on le ferait sur un page builder mais l’expérience est comme toujours avec le Core, beaucoup plus fluide et simple à prendre en main. Certes les options sont moins nombreuses mais l’essentiel est là.

Réserver l’usage du page builder à des cas bien précis

Aujourd’hui, la solution idéale est de se passer au maximum des constructeurs de pages pour utiliser l’éditeur par défaut. Ce n’est pas toujours possible car dans certains cas, on a besoin d’une mise en page complexe à mettre en œuvre avec Gutenberg. Par exemple, si vous devez désigner une belle landing page, c’est souvent plus rapide de repartir de la template d’un page builder. Mais pour un article de blog ou une page mentions légales, le page builder ne fait aucun sens.

Les meilleurs constructeurs de page pour WordPress

Nous allons ici lister ceux que nous connaissons. Il en existe plein d’autres mais comme nous ne les avons pas testés, il ne serait pas juste d’en parler :

  • Divi : probablement la référence avec toutes ses qualités et ses inconvénients. Il permet de tout faire ou presque. La stabilité s’est améliorée dans le temps. Le visual editor est un gros plus.
  • Elementor : disponible en version gratuite. Il est également très apprécié de la communauté pour ses nombreux blocs mais pas toujours très stable.
  • Bold Builder : autre builder disponible gratuitement, fonctionne assez bien et simple à utiliser.
  • WP Bakery : une bonne alternative à Divi, comprise dans de nombreux thèmes Premium.

Divi d’Elegant Themes est la référence même si son aura est largement contestée ces derniers temps. Cela reste une valeur sûre, à condition d’avoir le temps de rentrer dedans pour bien maitriser tous ses rouages.

Les constructeurs de page sont souvent disponibles sous la forme d’un plugin. Ils sont aussi parfois directement intégrés dans un thème. Des modules complémentaires permettent d’y ajouter des fonctionnalités en plus.

Faut-il utiliser un builder gratuit ou payant?

De nombreux constructeurs de pages disposent d’une version gratuite limitée. Cela peut être bien pour faire un test et mieux se rendre compte du fonctionnement. C’est aussi utile pour évaluer la compatibilité avec votre thème. Cependant, il ne faut pas hésiter à investir quelques dizaines d’euros pour s’offrir la version payante. Plusieurs raisons à cela :

  • vous bénéficierez de toutes les fonctionnalités.
  • en cas de problème, vous aurez accès au support technique de l’éditeur (qui est plus ou moins compétent et réactif).
  • vous participerez au financement d’un écosystème relatif à un CMS qui vous permet de créer de jolis sites pour un prix souvent dérisoire.

Quel est l’impact d’un page builder sur le référencement naturel?

Le code généré par un constructeur de page n’est pas toujours conforme à la spécification W3C. En théorie, cela peut donc poser des problèmes aux moteurs de recherche. Dans la réalité, le seul impact visible sera sur le temps de chargement de la page. Cela peut être compensé avec un système de cache ou un hébergement plus puissant pour vos sites web. Sachez quand même qu’un site trop lent à charger, que cela soit à cause d’un page builder ou d’un plugin WordPress récalcitrant, sera de facto moins bien positionné sur Google.

Ambre
Ambre

Trobairitz du SEO depuis 2005, contribue à la création de nouveaux royaumes au sein d’une joyeuse troupe d’expertes en marketing digital.